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Assurance contre Epargne : Comment les Hommes et les Femmes Gèrent le Risque

Les agriculteurs sont confrontés chaque jour à un certain nombre de risques, et cela est particulièrement le cas pour les agriculteurs des pays en développement. Les moyens de subsistance et le bien-être des populations rurales peuvent être fortement affectés par des facteurs allant de la sécheresse à la maladie des ménages. Et s'il existe de nombreux instruments financiers qui peuvent aider à gérer les risques, dans de nombreuses zones rurales en développement, les ménages n'ont pas accès à ces mécanismes.

Un nouveau document publié par l'IFPRI en mars évalue l'efficacité de quatre de ces instruments financiers - l'assurance contre les intempéries et trois types de plans d'épargne - pour améliorer le bien-être des ménages ruraux, ainsi que la manière dont les hommes et les femmes envisagent et utilisent chaque instrument.

Les études se sont déroulées au Burkina Faso et au Sénégal, deux pays où les sphères d'activités des hommes et des femmes, et donc les risques auxquels ils sont confrontés, sont encore très distincts. Alors que les risques climatiques tels que la sécheresse affectent les hommes et les femmes de manière égale en raison de leur dépendance à l'égard de l'agriculture, le taux de fertilité élevé de l'Afrique de l'Ouest signifie que les femmes sont confrontées à des risques supplémentaires pour leur santé tout au long de leurs années de procréation. Il est également probable que les femmes s'occupent davantage de leurs enfants au quotidien. Ces deux points suggèrent que les femmes seront probablement plus concernées et affectées par les questions de santé du ménage.

L'étude a proposé au hasard à 806 agriculteurs du Burkina Faso et du Sénégal un montant de 12 dollars américains et l'un des quatre produits financiers suivants : un plan d'assurance contre les intempéries parrainé par une ONG internationale ; un plan d'épargne à domicile pour les intrants agricoles ; un plan d'épargne pour les situations d'urgence géré par le trésorier d'un groupe local d'agriculteurs ou d'une association d'épargne et de crédit ; ou un plan d'épargne pour l'investissement dans les intrants agricoles géré par le même trésorier.  Tous les individus étaient membres d'un groupe d'agriculteurs ou d'une association d'épargne et de crédit rotative (ROSCA).

Les auteurs ont constaté que les hommes et les femmes choisissaient effectivement des produits différents, ce qui conforte l'idée que les risques encourus (ou perçus comme tels) diffèrent selon le sexe. Les hommes choisissent plus souvent le plan d'assurance contre les intempéries, tandis que les femmes sont plus nombreuses à choisir le fonds d'épargne d'urgence. Les auteurs émettent l'hypothèse que la moindre utilisation des produits d'assurance par les femmes pourrait s'expliquer par le fait que les femmes se considèrent comme plus exposées aux risques de complications lors de l'accouchement et de perte de revenus en raison des soins apportés aux enfants malades. Comme ces risques ne sont pas couverts par les produits d'assurance de l'indice météorologique, les femmes peuvent considérer les comptes d'épargne d'urgence comme leur pari le plus sûr.

Toutefois, l'étude a également révélé que le produit d'assurance encourageait plus efficacement les investissements agricoles que n'importe quel plan d'épargne. Les agriculteurs qui ont choisi le plan d'assurance ont dépensé plus d'argent en intrants agricoles et ont utilisé plus d'engrais, ce qui a permis d'augmenter les rendements agricoles. Cette conclusion suggère que sur une plus longue période, si les hommes et les femmes choisissent d'utiliser différents types de produits financiers, cela pourrait entraîner des résultats différents en termes de bien-être.  En préférant d'autres instruments financiers comme les plans d'épargne aux plans d'assurance contre les intempéries, les femmes pourraient se retrouver désavantagées en termes de revenus et de productivité agricoles. Ainsi, à mesure que la demande d'instruments financiers pour gérer les risques augmente dans les pays en développement, il sera important de s'assurer que la conception des futurs produits tient compte des différents risques auxquels sont confrontés les hommes et les femmes.

Source: ifpri.org