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Accès réduit aux denrées alimentaires dans 3 pays d’Afrique sub-saharienne

Alors que la saison creuse touche à sa fin en Afrique du Sud , les approvisionnements alimentaires et les prix du maïs restent variables à travers la région, selon la dernière alerte FEWS Net. En Zambie et en Tanzanie, les approvisionnements en maïs se sont légèrement améliorés grâce aux récoltes continues ; par contre, le Sud du Mozambique et le Zimbabwe connaissent des approvisionnements moyens en maïs à cause des faibles niveaux de production 2015-2016. Les prix du maïs suivent la même tendance, avec des baisses de prix en Zambie, au Nord et au Centre du Mozambique, et au Nord du Malawi ; et des prix soit stables soit anormalement en hausse au Sud du Mozambique et au Zimbabwe. Au Malawi et au Mozambique, les prix restent considérablement supérieurs à ceux constatés en mai 2015, et plus élevés que les moyennes sur cinq ans.

Les faibles récoltes et les prix mixtes continuent à influencer les ménages de la région, en particulier en ce qui concerne l’accès au cash et aux paiements en nature typiques de la période de récolte. Les ménages plus aisés qui fournissent généralement des opportunités de travail ont été moins capables de le faire à cause de la baisse de la production ; ce qui a altéré la capacité des ménages pauvres à gagner des revenus et acheter des aliments du marché pendant la saison creuse.

FEWS Net rapporte également que les conditions de La Niña, qui sont attendues pour le début de la saison agricole 2016/17, apportent généralement des précipitations supérieures à la moyenne dans le Sud de l’Afrique, de décembre à mars.

En Ethiopie , les faibles récoltes de la saison Belg au début de l’année ont réduit considérablement la productivité des récoltes et de l’élevage, entraînant plus de 10 millions de personnes dans une situation de besoin d’assistance alimentaire d’urgence. Les agriculteurs dans les régions de l’Est et de l’Ouest d’Hararghe ont été contraints d’annuler complétement la plantation saisonnière après les faibles pluies de la saison Belg en février et en mars.

Les précipitations ont augmenté de manière significative tout au long des mois d’avril et de mai, mais cette augmentation a eu des impacts à la fois positifs et négatifs. Dans certaines zones, l’augmentation des précipitations a permis d’améliorer les conditions de pâturage, les perspectives de récoltes Belg et la disponibilité de l’eau. Cependant, les pluies ont entraîné de sérieuses inondations et des glissements de terrain dans d’autres régions, y compris les zones de Fafan et Korahe en Somalie, la zone de Gabi dans la région d’Afar, les zones d’Arsi et de l’Est Shewa dans les régions d’Oromia et Dire Dawa. Cette inondation a détruit les récoltes et déplacé jusqu’à 196.000 personnes ; ces populations déplacées auront besoin d’une aide d’urgence immédiate et à long terme.

FEWS Net prévoit que la saison Kiremt 2016 en Ethiopie (de juin à septembre) connaîtra des précipitations ‘moyennes’ à ‘supérieures à la moyenne’, améliorant un peu plus les conditions de culture et d’élevage dans certaines zones mais causant des risques supplémentaires d’inondation et de glissement de terrain dans d’autres.

Enfin, au Nigeria , les conflits restent la cause principale des prix alimentaires au-dessus de la moyenne et de la baisse de l’accès aux produits alimentaires, selon FEWS Net. Au Nord-Est du Nigéria, les ménages affectés par des conflits sporadiques continus ont connu une baisse des opportunités de travail et des flux alimentaires régionaux, ainsi qu’un déplacement interne significatif. Les prix des aliments de base sont aussi restés supérieurs à la moyenne dans la zone, limitant l’accès des ménages aux aliments et entraînant de nombreuses personnes en Phase 3 (Crise) d’insécurité alimentaire au moins jusqu’à septembre.

Dans d’autres régions du Nigéria, FEWS Net rapporte que la plupart des ménages s’appuieront sur les marchés pour les produits alimentaires tout au long de septembre, sur des vendanges vertes précoces,  sur la collecte de fruits sauvage et sur les ventes de bétail pour apporter des sources supplémentaires de produits alimentaires et de revenus. La plupart des zones à travers le Nigéria, à l’exception du Nord-Est, resteront en Phase 1 et Phase 2 (Niveau ‘Minimal’ et Niveau ‘Souligné’, respectivement) d’insécurité alimentaire tout au long de septembre.

Les prix de l’essence restent une préoccupation au Nigéria, avec une augmentation d’environ 67 pour cent entre avril et mai. Ceci a entraîné une augmentation du prix des transports et des aliments de base et a porté le taux d’inflation à 13,7 pour cent. Le Naira nigérian continue aussi à baisser, réduisant encore plus le pouvoir d’achat de nombreux ménages et l’accès aux produits alimentaires dans les zones urbaines et rurales.