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Dernières fiches-pays du GIEWS

De nombreuses fiches- pays pour l’Afrique sub-saharienne ont été récemment publiées par le Système Mondial d’Information et d’Alerte Précoce et  de la FAO (GIEWS). La série de fiches-pays du GIEWS fournit une vision globale de la situation de sécurité alimentaire dans les pays prioritaires, en se concentrant sur la saison agricole actuelle, les perspectives de récoltes pour les cultures vivrières et l’élevage, les estimations et les prévisions de la production de céréales, ainsi que les tendances des prix et des politiques alimentaires.

Au Sénégal , l’augmentation des précipitations en juillet a permis d’améliorer les perspectives de cultures. Cependant, comme la plantation a été retardée à cause des conditions de sécheresse précédente, les pluies devront continuer jusque tard dans la saison pour couvrir tout le cycle de croissance et assurer une bonne production. Le document stipule également que la sécurité alimentaire au Sénégal s’est améliorée au cours des dernières années grâce à des récoltes abondantes en 2015. On estime que 37.500 personnes étaient en Phase 3 (crise) et plus d’insécurité alimentaire dans la période octobre-décembre 2015, par rapport à plus d’un million entre juin-août 2015. La récolte a été de 72 pour cent supérieure à la production de 2014 et de 56 pour cent supérieure aux niveaux moyens. Ce résultat peut être attribué à une combinaison de conditions climatiques favorables et à une augmentation des investissements du gouvernement dans le secteur agricole.

Le Burkina Faso a aussi connu des pluies adéquates pendant cette saison (avril-août), permettant ainsi des perspectives de cultures précoces. Les perspectives d’élevage ont également été améliorées grâce aux pâturages régénérés. Les prix des céréales complètes, y compris le mil, le sorgho et le maïs, ont connu des augmentations de saison au cours des derniers mois mais restent généralement similaires aux niveaux d’août 2015. Malgré les améliorations dans les perspectives de récoltes, des segments de la population ont encore besoin d’aide alimentaire, principalement suite aux déficits de pluies et de céréales en 2015. Les régions du Sahel et du Nord sont les plus affectées et sont confrontées à des taux élevés d’insécurité alimentaire et de malnutrition. On estime que 126.000 personnes sont en Phase 3 (crise) et plus d’insécurité alimentaire.

Au Niger , les pluies ont aussi été adéquates depuis le début de la saison ; dès le début du mois de juillet, le cumul des précipitations était supérieur à la moyenne dans 60 pour cent des stations météorologiques du pays. Ceci a permis de procéder à temps à la préparation des terres et à la plantation, d’où des perspectives d’élevage et de cultures favorables. L’offre de céréales provenant du Nigeria et du Bénin voisins, sur laquelle le Niger compte pour répondre à ses besoins alimentaires domestiques, a été stable,  bien que les prix des céréales aient connu des augmentations de saison au cours des derniers mois dans la plupart des marchés. Dans le marché de Niamey, les prix du mil sont de 14 pour cent au-dessus de leurs niveaux de juillet 20015. Le Niger est aussi la destination d’un grand nombre de réfugiés provenant du Mali et du Nigeria voisins, ces deux pays étant dans une situation de conflit civil permanent. Suite à cet afflux de réfugiés, combiné avec plusieurs années de pluies erratiques et une faible production de cultures au Niger, plusieurs segments de la population ont encore besoin d’aide alimentaire et non-alimentaire pour assurer leur sécurité alimentaire et restaurer leurs moyens de subsistance. On estime que plus de 657.000 personnes sont en Phase3 (crise) et plus d’insécurité alimentaire au Niger.

Le Lesotho a connu une baisse significative de sa production agricole en 2016, avec une production totale de quasiment deux tiers inférieure aux niveaux de l’année passée. La récolte de maïs a été particulièrement durement touchée en 2016, 68 pour cent de moins que les niveaux de 2015 ; la production de blé devrait baisser de plus de 40 pour cent. La sécheresse induite par El Niño est la principale cause de la faible production du pays. L’insuffisance des précipitations et les températures plus hautes que la moyenne ont entraîné un retard dans la plantation, une baisse significative des rendements et une généralisation des mauvaises récoltes. La disponibilité des pâturages et de l’eau pour les animaux a aussi été affectée, causant des dommages à la production animale. Par conséquent, les prix des aliments à travers le pays continuent à augmenter et le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a augmenté de 53 pour cent par rapport à l’année précédente. Le gouvernement du Lesotho a mis en œuvre une subvention pour le maïs, les haricots et les légumineuses ; ce programme réduira de 30 pour cent les prix des aliments au détail pour les consommateurs pendant une période d’un an à partir du 1 er juin 2016.